Les 34 mots des maux

Revue de presse

C’est aussi à la sensibilité de ses lecteurs que s’adresse l’autrice Manon Plouffe dans l’album pour les grands «Les 34 mots des maux», publié chez Isatis. « L’être humain s’exprime par des mots depuis la nuit des temps », annonce-t-elle d’entrée de jeu avant de spécifier qu’elle a choisi pour ce projet 34 mots qui « peuvent faire réfléchir, déranger, voire choquer », mais qui, surtout, méritent
d’être expliqués pour qu’on leur redonne leur sens premier.

Ici aussi, la sélection est éclectique, alors qu’on navigue entre les mots « esclavage » et « vitriolage » et que les termes « grossophobie » et « islamophobie » côtoient des réalités comme celle des « mariages forcés ». Si certains termes sont déclinés, par exemple « fascisme », sous lequel l’autrice prend le temps d’expliquer les termes « nazisme », « shoah » et « antisémitisme », ou encore sont décrits avec plusieurs exemples et faits historiques, d’autres sont survolés plus rapidement.

Dans tous les cas, les textes qui accompagnent ces mots « qui peuvent entraîner une foule de maux » ne sont pas neutres. On sent la posture très féministe et égalitaire de l’autrice tout au fil des pages et son désir militant, son envie d’une société égalitaire dans tous les sens du terme. Impossible par ailleurs de passer sous silence le brillant apport de Christine Delezenne, dont le travail visuel se distingue par un éventail de techniques et qui marque l’esprit avec quelques images vraiment fortes, comme celle des fermetures éclair sur les strings en dentelle qui surplombent le mot « consentement ».

Pouvant être lu d’un seul coup ou par fragments, ce livre pourrait bien un jour, à l’instar de tout documentaire jeunesse de qualité, servir de référence à quelqu’un qui souhaite s’assurer que son langage est le bon et que chaque mot est utilisé dans une forme claire ! Après tout, avoir recours à son téléphone, c’est pratique, mais les documentaires ouvrent notre esprit autrement !
Sophie Gagnon-Roberge, Les libraires, no 138, septembre-octobre 2023, p. 107

Les albums pour les adolescent.es se font rares. Les Éditions de l’Isatis en offrent une belle sélection avec leur collection « Griff ». Les 34 mots des maux est un album qui porte la réflexion plus loin. À partir de définitions, d’exemples concrets et de pistes de solution, l’autrice Manon Plouffe amène les lecteurs et lectrices dans une analyse sociétale profonde en proposant trente-quatre mots coup-de-poing, tels que « grossophobie », « esclavage », « harcèlement »… Les adolescent.es, s’ils sont bien accompagné.es, adorent se pencher sur leur monde. Cet album ouvre les possibilités de la bienveillance ; un incontournable !
Anne Gucciardi, Les libraires, no 138, septembre-octobre 2023, p. 103

Le titre veut tout dire: ce sont 34 mots qui peuvent blesser lorsque mal utilisés, lorsque leur signification est mal comprise.Les mots peuvent faire de grandes choses, mais ils peuvent aussi faire mal, transpercer nos cœurs, détruire des peuples et des communautés.

Alors pourquoi ne pas en prendre conscience, réfléchir à leur sens et à leur utilisation ?
grandirenfrancais

Un nouveau membre pour la fratrie Griff de la maison de l’Isatis et cette fois, il s’agit d’un forme de dictionnaire et abécédaire de 34 mots ( donc il y a plusieurs fois certaines lettres) qui sont des termes « sensibles » ou « coup de poing », dont la charge peut être lourde […]

Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a un sacré rassemblement de mots chargés dans ce petit livre. […] Bien sur, ça nous rentre dedans, le contraire serait étonnant. C’est néanmoins ce qu’il faut pour prendre conscience des enjeux auxquels nous faisons tous face, indépendamment de notre pays et de notre culture. Le nœud de la guerre est la dénonciation, premier élément important. Tant que le silence persistera et que les gens mal intentionnés persisteront à enfoncer les autres dans leurs délires malsains et leurs croyances contraignantes, nous ne progresserons pas, en tant qu’humanité.

J’apprécie que les textes couvrent large, en ce sens où on ne fait pas de fixation. Je vous donne l’exemple de la « violence », qui est certes très importante du côté féminin, mais qui est vécue par tout le monde, hommes inclus. Même son de cloche pour le mot « terrorisme », qui n’inclut pas que les factions islamiques radicales, mais bien l’ensemble des cellules terroristes, qui si elles n’ont pas la même cause, ont la même vocation. J’apprécie ce genre de nuance, puisque le monde est nuancé.

Il est possible que cela choque certains lecteurs, il faudra donc que le lectorat soit intéressé ou s’il l’est moins, accompagné. Toutefois, j’apprécie les auteurs et autrices qui prennent l’initiative de risquer des œuvres au contenu sensible pour nos ados. On infantilise encore trop ce groupe d’âge ( une forme atténuée d’âgisme ici?), mais la réalité est que nos jeunes, exposés aux écrans et ancrés dans un monde interconnecté, savent de plus en plus tôt quels enjeux sont ceux de notre époque. Vaut-il mieux, alors, que nous sachions les guider à travers ces concepts complexes et nuancés, ou les laisser seuls à écumer Internet, au risque de se désinformer ou pire, se radicaliser? Je suis chaque jour impressionnée par mes lecteurs ado, dont une large part est conscientisée et intéressée.
Shaynning, Sens critique

De l’âgisme à la xénophobie, en passant par le fascisme, les féminicides et le terrorisme, ce livre aborde 34 maux qui affligent le monde moderne. À l’aide de statistiques et de faits historiques, l’autrice propose de courtes descriptions des différents concepts qui permettront aux jeunes de se familiariser avec ceux-ci. Un documentaire au ton revendicateur qui pousse à la réflexion et au débat.
Véronique Larocque, La Presse, 14 juin 2023

Bijou de vulgarisation, cet ouvrage répertorie, à la manière d’un dictionnaire, 34 mots «sensibles» qui ponctuent notre actualité. Grossophobie, consentement, profilage racial, féminicide, travail des enfants, religion, colonisation, xénophobie, etc. y sont sommairement définis, permettant d’amorcer sur des bases solides réflexions et conversations autour de ces sujets délicats. Un ouvrage qui fera oeuvre  utile à la maison comme à l’école.
arianeetsonfil

La collection Griff a pour objectif d’aborder des thèmes engagés et parfois controversés dans le but d’éveiller les jeunes au monde qui les entoure. Ici, c’est encore une fois une réussite car on dénonce 34 situations par des mots coup de poing. On vise à sensibiliser les jeunes à agir pour vivre dans un monde meilleur. On y décrit clairement et sans censure des réalités difficiles comme la colonisation, le consentement, l’esclavage, l’intimidation ou encore les minorités visibles. C’est comme un dictionnaire pour nommer les maux de notre monde.

Au primaire, ce livre peut devenir une ressource à l’usage de l’enseignant car on y nomme des choses qui ne sont pas encore adaptées aux jeunes du 3e cycle comme l’excision ou vitriolage. Je crois que l’enseignant peut utiliser de multiples façons les propos de ce livre pour certains sujets. C’est idéal pour définir entre autres, de grands concepts avant d’aller plus loin dans les apprentissages ou encore pour faire un récapitulatif d’un module d’apprentissage. C’es aussi utile pour nous appuyer si un événement de l’actualité suscite des questions en classe.
madame.shanna

Une belle œuvre que l’on peut utiliser en partie selon les thématiques que l’on aborde avec nos élèves. On aborde des mots qui font mal et qui ne devraient plus faire partie de notre histoire. Un très bel ouvrage à mettre dans votre bibliothèque de classe parce qu’il peut être travaillé de multiples façons pour expliquer certains concepts à nos élèves.
La bibliomaniaque

Les 34 mots des maux de Manon Plouffe et Christine Delezenne chez @editions_isatis

La langue française est extrêmement riche et complexe. Elle recèle des milliers de mots, mais certains d’entre eux peuvent parfois blesser voir faire atrocement mal pour ceux qui les reçoivent ou les subissent…

Des mots qui frappent comme une véritable claque au visage !

Ce magnifique album expose donc, sous forme d’abécédaire, 34 mots dénonçant 34 maux de notre société.

C’est une lecture qui peut s’avérer difficile, mais qui m’apparaît tout de même nécessaire.

Les lecteurs sont avisés dès le départ que certains mots peuvent heurter leur sensibilité. Soyez donc prévenus !

Bien que le livre s’adresse à un public de 12 ans et plus, j’y ai moi-même appris quelques trucs intéressants. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour travailler son ouverture d’esprit et ses connaissances sur les grands problèmes de la société.

On y retrouve, entre autres, des explications sur l’avortement, la discrimination, l’esclavage, le fascisme, l’islamophobie et le profilage racial.

Magnifiquement illustré et abordé tout de même avec bienveillance, cet album suscitera assurément des discussions dans votre foyer.

Mais puisqu’il est impossible de faire comme si ces maux n’existaient pas, aussi bien en parler et tenter ainsi de faire avancer les choses vers un monde meilleur…
une_fille_et_ses_lectures

Les 34 mots des maux. Un titre qui dit tout.
Sous la forme d’un abécédaire, cet album de chez @editions_isatis est l’un des plus percutant que j’ai pu lire depuis longtemps.
Avec des sujets tels que la colonisation, l’esclavage et le profilage racial en passant par le sexisme et le consentement, il saura plaire à un public très élargi, de l’adolescent à son parent.
Des sujets très actuels, agrémentés de données statistiques vérifiées, une diversité de sujets plus intéressants les uns que les autres, ce titre ne peut pas laisser indifférent.
Le genre d’album que je compte laisser à la disposition de ma préado avare de connaissance, pour lui permettre d’être sensibilisée sur des situations auxquelles elle aura fort probablement – et malheureusement je dois dire – à faire face au cours des prochaines années.
Magnifiquement remarquable!
cellequilit